L’abbatiale de Saint-Gilles (Gard) est l’église romane d’une ancienne abbaye, aujourd’hui partiellement détruite. L’abbatiale fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques, au sein de la première liste de 1840. Elle est également inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO, au titre du bien en série « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France », depuis 1998.
Moyen Age, naissance et apogée
Un monastère est attesté à Saint-Gilles dès le Xème siècle. Il prospère grâce aux reliques du saint local, saint Gilles, dont le pèlerinage est le quatrième plus important de l’Occident médiéval. Fort de ces revenus, les moines de l’abbaye entreprennent, au cours du XIIème siècle, l’édification d’une grande église de pèlerinage.
Cette église rivalise avec les plus grandes de son temps, grâce à ses vastes dimensions (95 mètres de long et jusqu’à 44 mètres de large au niveau du transept) et son chœur à déambulatoire desservant des chapelles rayonnantes. Le tout se déploie au-dessus d’une église basse ou crypte, aux dimensions proches de celles de l’église haute, organisée autour du tombeau de saint Gilles.
Guerres de Religion et Révolution Française, périodes de troubles
L’église a souffert pendant les Guerres de Religion. A la suite d’un incendie et à l’effondrement du clocher de l’abbatiale, les voûtes d’origine ont été remplacées par des voûtes sur croisées d’ogives au milieu du XVIIe siècle. Le grand chœur roman a été délaissé pour réduire la longueur de l’église et aménager un nouveau chœur dans la nef.
Plus tard, pendant la Révolution française, les visages des sculptures de la façade occidentale ont été martelés par des révolutionnaires zélés.
Aujourd’hui, un chef-d’œuvre de l’art roman à découvrir
Malgré ces vicissitudes, l’abbatiale conserve de nombreux témoignages de sa splendeur passée. Lors de votre visite, vous pourrez découvrir la qualité de sa construction ainsi que de son décor.
La façade de l’église est particulièrement connue pour ses trois grands portails richement sculptés. L’iconographie évoque la vie du Christ et dédie une grande frise au récit de la Passion. Suite à la restauration menée en 2017-2018, la façade a retrouvé son éclat et a même révélé des traces de son ancienne polychromie.
Après avoir poussé la porte, vous découvrirez l’intérieur de la nef aux vastes dimensions, ainsi que le riche mobilier qui la décore (tableaux, statues, orgue). Sous la nef, la crypte accueille les reliques de saint Gilles et bénéficie d’une atmosphère particulière.
A l’arrière de l’église, les ruines du chœur roman côtoient l’escalier dit « vis de Saint-Gilles », qui témoigne du savoir-faire des tailleurs de pierre ayant œuvré à Saint-Gilles. Non loin de là, la terrasse didactique vous permettra de profiter d’un point de vue sur les vestiges du cloître et des bâtiments monastiques.
